Nouvelles péripéties en Angleterre (2)

Par défaut


« A partir de dorénavant »

Donc comme je disais l’autre jour, ( voir le billet du 21 février) j’avais pas mal de choses à faire dans l’hôtel Dudley, et pas uniquement jeter des toasts en l’air !

Je gagnais à l’époque 19,45 £ par semaine.

Ce qui n’était certes pas un salaire phénoménal mais j’étais logé et nourri .( idem les jours de repos)

Le chef de cuisine était un suisse français et le chef pâtissier un suisse allemand.

Ce dernier avait déjà 42 ans de service dans le même hôtel…. c’est à dire qu’il était là depuis au moins 1930/32 ! Je n’ai jamais compris les gens qui arrivaient à rester ainsi à faire les mêmes choses, les mêmes gestes pendant quasi toute leur existence. Il faut dire que je ne gardais jamais très longtemps une place, je me lassais vite et puis j’aimais galoper vers d’autres horizons, d’autres cieux.

J’avais un ami allemand Manfred, que j’aimais beaucoup et que j’admirais tout autant, car il savait bien parler anglais, français et aussi espagnol.

Nous conversions bien entendu dans la belle langue de Molière. ( et en anglais également) Au Dudley chacun avait sa chambre, il y avait aussi des salles de bains, deux salons de télévision ( un avec une télé en noir et blanc uniquement pour le personnel féminin et un salon avec une télé en couleur pour les hommes et les femmes) En outre, l’hôtel possédait un salon de billard, et un service de blanchisserie gratuit.

Je nettoyais les légumes, lavais aussi les casseroles.

D’aucunes étaient tellement grandes et profondes, que j’aurai pu me cacher à l’intérieur et mettre le couvercle par dessus pour passer inaperçu !

Lorsqu’il y avait des banquets, parfois de plus de 600 personnes, je ne vous dis pas le nombre de caisse de salades qu’il fallait nettoyer et autant de concombre, de tomates etc. !… Ah, oui ça,sûrement pas le temps de jouer ou de se cacher dans les casseroles ! Je me souviens de Jimmy qui lavait aussi les casseroles, ce brave gars devait bien avoir près de 70 ans et continuait à bosser dans l’établissement ( pour gagner très probablement un peu plus que sa pension, je ne crois pas qu’il faisait cela par passion mais plutôt par pension !) Dans quelle circonstance Manfred avait obtenu la chambre de Jimmy ? (cette dernière était plus spacieuse que la sienne) Un jour, sans crier gare,Jimmy disparu sans réel motif (du moins apparemment)

C’était étrange et plutôt inattendu.

Manfred reçu la chambre mais celle ci était dans un désordre indescriptible.

Je l’aidais vaillamment dans cette tâche ingrate ( et à propos de tâches, c’est pas ça qui manquait !)

Tu ne trouves pas qu’il y a une forte d’odeur dans la chambre ? me dit mon ami.

Oui, lui répondis je, une odeur bizarre de brûlé !

Nous cherchâmes d’où provenait la source de cette perturbation olfactive.

Au moment de retourner le matelas nous trouvâmes la cause de ce désagrément.

Le matelas était creux, à la place un immense trou noir, et il ne restait plus que les ressorts !

De l’extérieur, cela ne se voyait pas, le matelas paraissait intact.

Nous savions que Jimmy fumait beaucoup et ne dédaignait pas à l’occasion un bon whisky. Le seul scénario possible ; Jimmy s’était endormi avec une cigarette aux lèvres et avait mis le feu à son matelas ! Un début d’incendie qui fut promptement éteint par son mutisme et puis sans doutes par la peur du ridicule.

Nous fûmes pris d’un fou rire inextinguible, (pas comme le feu de ce défunt matelas!) en pensant très pertinemment, à la raison de son départ. Il avait probablement eut marre de dormir sur un matelas dont les ressorts lui mordaient les fesses ! Alors pour éviter un affront, il préféra partir vers d’autres aventures. ?… comme Lucky Luck ?….

« I am a poor  lonesome cow boy long away from my home. » ha ha ha ! Au lieu de réclamer une nouvelle literie !?

(pas une nouvelle laiterie, le pauvre, étant souvent notoirement alcoolisé)

A PLUS………………

Une réponse "

  1. tu me fais rire avec tes aventures. J’aurais voulu être petite souris pour te voir vaquer à toutes ces activités « culinaires » ou autres. Un banquet de 600 personnes ? Qu’en aurait dit Platon ? Il aurait levé sa coupe pour te féliciter de tes prestations. Et peut-être t’aurait infligé un discours tellement long que pour le coup, oh oui, tu aurais trouvé refuge au fond d’une de ces grandes casseroles. Bisous

  2. ah la la que d’aventures tu as eues dans ton existence ,:) une vie bien remplie à ce que je vois ! le matelas qui brûle aurait pu être fatal …comme le comédien des années 40 julien Carette qui en est mort à cause d’une dernière cigarette qui a consumé son lit pendant son sommeil !………… En Angleterre il est très facile de travailler en même temps que de faire des études ..un ami faisait la plonge dans un hôtel de BRIGHTON , puis un jour s’est présenté à un entretien chez EMIRATES . Depuis 12 ans , il travaille dans cette compagnie , et est devenu chef de cabines , lui qui au départ , ne savait même pas où situer DUBAÏ sur une carte …LOL
    big bisous CHRISTIAN

Répondre à ღ♥ Lili 59 ♥ღ Annuler la réponse.